Projet de réforme des retraites : Pour la CFDT 64 ans c’est non ! La vérité…

Le Gouvernement a présenté son projet de réforme des retraites. Cette réforme brutale dont les vraies raisons ne sont pas toutes dévoilées, n’apporte pas de réponses adaptées sur des sujets comme la pénibilité, l’emploi des plus de 50 ans, etc. En jouant à la fois sur la durée de cotisation (43 ans ou 172 trimestres) et l’âge d’éligibilité (64 ans au lieu de 62) toutes les conditions sont créées pour qu’une majorité de salariés ne puissent plus bénéficier d’une retraite à taux plein ou se retrouvent alignés sur un « revenu universel » à 1.200€ brut (régime de base + les complémentaires).

De plus, compte tenu d’un âge moyen d’entrée sur le marché du travail en France qui est de 22 ans et 5 mois et d’un peu plus de 23 ans en Île-de-France , cela recule mécaniquement l’âge de la retraite à taux plein à 65/66 ans dans le meilleurs des cas compte tenu des 43 ans de cotisations qui seraient nécessaires. La retraite à taux plein à 65/66 ans supposera donc l’absence de trous de carrière, si tel n’est pas le cas, le « choix » sera limité :

 1°) Soit le salarié prend tout de même sa retraite et sa pension sera très fortement décotée :

Par exemple : Si vous partez en retraite avant 67 ans sans avoir le nombre de trimestres d’assurance retraite exigé, le taux de 50 % est réduit de 1,25 % par trimestre manquant. Ainsi, le taux de 50 % est réduit de 0,625 (50 x 1,25 %) par trimestre manquant.

Si on considère qu’à peine 56% des 55 ans et plus sont encore en activité à l’âge légal de départ à la retraite, une rallonge de 2 ans de cotisations supplémentaires (8 trimestres) et un recul à 64 ans fera mécaniquement baisser les pensions pour presque la moitié des salariés.

2°) Soit le salarié devra allonger sa durée d’activité (s’il en a la possibilité) d’un nombre d’années équivalent à celui de ses période de chômage non indemnisées (à ce jour seuls 4 trimestres indemnisés sont assimilés cotisés) ou autres périodes d’arrêts de travail non cotisées ou assimilées cotisées. En 43 ans qui peut dire qu’il n’aura aucun trou de carrière quel qu’en soit le motif ? Les salariés n’auront ainsi droit qu’à une « marge de tolérance » de 3 ou 4 ans pour pouvoir atteindre le taux plein car à ce jour l’employeur peut résilier unilatéralement le contrat de travail d’un salarié quand celui-ci atteint l’âge de 70 ans (Cf. Code du travail et de la Sécurité sociale).

Précisons que dans le même temps :

  • la génération de retraités qui a connu les niveaux de retraites les plus élevés (ceux nés entre 1930 et 1940 qui ont connu les 30 glorieuses et l’indexation de leur salaire sur l’inflation jusqu’en 1983) finit de s’éteindre et que les nouveaux retraités ont des retraites moins importantes, du fait des crises économiques successives et de leurs répercussion sur l’emploi et les revenus depuis la fin des années 80.
  • l’espérance de vie à la naissance stagne en France a 79,4 ans pour les hommes et 85,3 ans pour les femmes (Source INSEE 2022)

Par ailleurs,  sur le plan des chiffres, l’INSEE indique : « Au deuxième trimestre 2022, le nombre de chômeurs au sens du BIT augmente de 29 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage au sens du BIT est ainsi quasi stable (+0,1 point) à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte)… »

Qu’en 2015 :  « la France métropolitaine compte 2,9 millions de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) . En moyenne sur 2015, le taux de chômage s’établit à 10,0 % de la population active en France métropolitaine... »

Où sont passés les cotisations des presque 3% de Français remis au travail et qui devraient logiquement maintenir l’équilibre des régimes ?  La réponse est qu’elles ont probablement servi à financer les exonérations de charges de plus en plus nombreuses aux entreprises… et pas à équilibrer les caisses de retraite et de Sécurité sociale pour les salariés.

Mais cela est bien entendu de la faute des Français qui sont d’invétérés fainéants qui ne pensent qu’à leurs loisirs et que l’on cherche à culpabiliser en les accusant de travailler moins longtemps que dans d’autres pays d’Europe qui courent plus vite que nous pour « flinguer » les droits sociaux de leur population et gagner en compétitivité face à la Chine ! Au final se sont toujours les mêmes qui sont coupables et qui doivent payer de leur personne !

C’est là que la réforme des retraites pointe le bout de son nez…

Vous en savez désormais un peu plus pour vous aider à vous faire votre opinion.

Au final ce projet de réforme, donne le coup de grâce définitif à la jeunesse et la dernière tranche qui pouvait encore prétendre s’en sortir honorablement au niveau de la retraite (les 55-62 ans) risque d’ être sérieusement rabotée.

Source :  https://www.insee.fr>statistiques) et https://services-public.fr/particuliers/vosdroits/F19666#:~:text=En%20revanche%2C%20si%20vous%20partez,25%20%25)%20par%20trimestre%20manquant).